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Agriculture en serre : un modèle de résilience climatique porté par les femmes de la Coopérative Tuzamurane-Mukamira

Les membres de la coopérative Tuzamurane-Mukamira affirment avoir tiré d’importants bénéfices de la culture de tomates, un projet qui a amélioré leurs connaissances ainsi que leur capacité à adopter une agriculture respectueuse de l’environnement, de la santé des sols, du rendement et de la qualité des produits.

Leur production est réalisée dans des serres agricoles, un système qu’elles décrivent comme garantissant des récoltes de haute qualité, proches du biologique, leur donnant ainsi un meilleur pouvoir de négociation sur le marché et permettant à leurs enfants de bénéficier d’une alimentation nutritive, essentielle pour la croissance et la prévention de l’anémie.

Ces déclarations ont été faites le 25 novembre 2025, à l’occasion de la visite du projet AFeHo Mukamira par le représentant de l’Organisation Internationale de la Francophonie (OIF), qui a financé ce projet dans le cadre du programme « La Francophonie avec Elles », avec une contribution acheminée à travers l’ONG Association Rwandaise des Écologistes (ARECO-Rwanda Nziza).

Aujourd’hui, l’agriculture intelligente face au climat, notamment la production en serre, s’impose comme une approche fiable pour protéger l’environnement, préserver la biodiversité et renforcer la résilience face à la variabilité climatique.

Marie Rose Bazavuga, Présidente de la coopérative Tuzamurane, a souligné les avantages économiques et écologiques de leur modèle agricole, insistant sur son rôle dans la promotion d’écosystèmes favorables aux pollinisateurs, en particulier les abeilles.

Elle déclare : « Nous sommes reconnaissantes de cette visite qui renforce nos capacités techniques pour pratiquer une agriculture intensive et efficace sur de petites superficies, tout en obtenant des rendements élevés. Notre ambition est de grandir progressivement afin que, même si les financements externes venaient à s’arrêter un jour, nous restions productives grâce à la base solide que nous avons acquise. »

Les membres de la coopérative ajoutent qu’elles maîtrisent désormais les techniques modernes de culture de tomates et qu’elles ont nettement augmenté leur production par rapport aux années précédentes.

Marie Rose poursuit :« Nos partenaires nous ont aidées à améliorer nos rendements. Nous apprécions les technologies résilientes face au climat qu’ils ont introduites, notamment la construction de serres qui protègent les cultures contre les ravageurs et les maladies, tout en préservant un environnement sûr pour les organismes utiles comme les abeilles, indispensables à la pollinisation des cultures en plein air. »

Martha Nyirabuzuza, Coordinatrice du Conseil National des Femmes du secteur de Mukamira, a expliqué que l’appui de l’OIF, sous l’encadrement des animateurs et techniciens locaux d’ARECO, a permis aux femmes agricultrices de bénéficier de formations continues en agronomie de la tomate, leur donnant la possibilité d’en cultiver même dans des zones très froides.

Elle précise :« Les tomates ne supportent généralement pas les basses températures, très fréquentes dans le district de Nyabihu. Leur culture en plein champ était quasiment impossible en raison des ravageurs, du gel et des maladies liées au froid. Grâce aux serres, les tomates poussent désormais plus vite et plus sainement. Les femmes prévoient de récolter dans deux mois, ce qui serait impensable en extérieur. »

« Ce projet contribuera véritablement à l’autonomisation des femmes. Elles pourront désormais contribuer au revenu familial et fournir des produits frais aux marchés à travers le pays. »

Les agricultrices ajoutent que cette initiative améliore le bien-être des ménages en luttant contre la malnutrition et le retard de croissance chez les enfants, les tomates étant riches en micronutriments essentiels, notamment ceux favorisant la production de globules rouges.

Placide Bizimana, Secrétaire Exécutif du secteur de Mukamira, salue la bonne gestion des fonds par la coopérative et sa transition vers une agriculture résiliente au climat.

Il affirme :«Cette coopérative pratiquait déjà l’agriculture, mais l’intervention d’ARECO Rwanda et l’appui de la Francophonie ont permis de moderniser le système et d’adopter un modèle plus durable et plus intelligent face au climat. La culture de la tomate était auparavant inimaginable dans cette zone, mais aujourd’hui les plants prospèrent. »

« Le projet a également renforcé la cohésion sociale entre les femmes agricultrices, leur permettant de partager leurs connaissances, d’améliorer le bien-être familial et de rompre l’isolement. »

Les partenaires de développement de la coopérative ont joué un rôle crucial en offrant des formations en gestion des sols, préparation des pépinières, lutte intégrée contre les ravageurs (IPM) et techniques post-récolte. Ils ont également facilité des visites d’échange pour favoriser l’innovation et l’apprentissage continu.

L’agriculture en serre dans le district de Nyabihu devrait améliorer de manière significative la qualité et la diversité des cultures, dans une région auparavant dominée par des plantes tolérantes au froid comme la pomme de terre.

Grâce au soutien de l’Organisation Internationale de la Francophonie (OIF), ces femmes agricultrices s’inscrivent dans un effort plus large visant à promouvoir une agriculture moderne et durable au Rwanda, un secteur qui emploie plus de 70 % de la population.

Greenafrica.rw

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